Aux yeux de qui a le moindrement vécu, senti et observé les êtres, l'Amour, mettant en jeu d'innombrables ressorts physiques et psychiques, doit pouvoir prendre des formes infiniment complexes et contradictoires. Cette vérité, au vrai simplette, paraît pourtant avoir échappé à Messieurs de la Littérature. Ils ont, en effet, décidé depuis des siècles, que l'amour et le triangle équilatéral ne comportaient qu'un seul type.
Abrogeons cette loi absurde. Dans le domaine des passions comme en mathématiques, il existe une géométrie Riemanienne et une Lobatchewskienne, qui complètent toutes deux les vieux principes Euclidiens; c'est ce qu'il me faut faire admettre à l'orée de ce roman. J'y étudie, en effet, une forme d'affection, non point rare, mais étrange, multiple et aimablement déséquilibrée. Toutefois, l'amour est-il jamais susceptible d'équilibre ?...